Serveur avec accès public
🌵 Valentine, 1892 — Un vent nouveau souffle sur la frontière
Sous le soleil ardent de fin juillet, la ville de Valentine se dressait, fière mais fatiguée. Les volets claquaient au rythme du vent des grands plateaux, et dans les rues poussiéreuses, chacun sentait que quelque chose était en train de changer.
Au centre de cette fournaise, le saloon — “Le Bison Rouge” — flamboyait de vie. Géré d’une main ferme par une femme au regard d’acier, l’établissement accueillait journaux froissés, whisky sec, et secrets trop lourds pour le désert. Miss Edna avait vu passer cow-boys, chasseurs de primes, et politiciens aux chapeaux trop neufs, mais jamais elle n’avait baissé les bras. Loin de là : elle tenait le saloon comme on tient une barricade dans un orage.
La loi, elle, portait les bottes du shérif Black. Un homme taiseux, aux sourcils froncés et à la parole plus tranchante qu’un Bowie knife. Il patrouillait sans relâche, seul au cœur d’une ville qui semblait tenir debout par le fil des légendes. On disait qu’il venait de Van Horn, qu’il avait abattu trois hommes pour avoir tenté de corrompre son sens de la justice. Mais ce qu’on savait vraiment, c’est que tant que Black portait l’étoile, Valentine tenait bon.
Autour du saloon, la ville montrait des signes de fatigue : la scierie attendait un nouveau propriétaire, le bureau du télégraphe rouillait en silence, et même l’épicerie n’était plus qu’un abri pour coyotes solitaires. Les affaires cherchaient des repreneurs, et tout le monde savait que ceux qui viendraient pourraient faire basculer le destin de Valentine, dans la lumière ou dans l’ombre...
À Valentine, une nouvelle histoire allait s'écrire, et tous allaient en être témoin...