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(Le survivant est appuyé contre un mur en ruine, son visage marqué par la fatigue et le sang. Sa blessure est grave, il le sait, mais ses yeux sont clairs et déterminés. Il fixe son interlocuteur avec une intensité qui impose le respect.)
"Ecoute moi bien, parce que j’ai pas beaucoup de temps. T’es fort, je le vois, mais même les plus forts doivent comprendre. Ce monde… il est comme ça pour une raison. Et si tu veux survivre, si tu veux pas finir comme moi, tu dois savoir ce qui s’est passé.
Tout a commencé en 2021. On sortait tout juste de cette saloperie de pandémie, le COVID. Le monde entier respirait à peine, et pourtant, y’en avait déjà qui préparaient la prochaine catastrophe. Des scientifiques, des médecins… des têtes bien remplies mais avec le cœur pourri. Ils bossaient sur un truc qu’ils appelaient "prévention bactériologique". En vrai, c’était une arme. Un virus, "Eris". Ils disaient vouloir protéger l’humanité. Mais une poignée d’entre eux avaient d’autres plans. Ces tarés pensaient qu’on était le problème, que l’humanité devait disparaître pour que la Terre puisse guérir."
(Il tousse, crache un peu de sang, mais il reprend, sa voix ferme, ses mots pesants comme des coups de marteau.)
"Ces fanatiques, on les appelle La Main Noire maintenant. En 2021, ils ont lâché leur foutu virus dans une grande ville, comme un test. Mais ce truc… c’était un cauchemar. Pas juste un virus, non. Il transformait les gens. Ils perdaient leur esprit, leur âme, tout. Ils devenaient des bêtes. Rapides, féroces, affamées. Des zombies, si tu veux un mot simple. Et ce virus, il s’est propagé. Vite. Trop vite. En quelques mois, les gouvernements ont perdu le contrôle.
Le monde a essayé de résister. Ils ont verrouillé les villes, bombardé les zones infectées, mais ça n’a servi à rien. Le virus a muté. Les infectés sont devenus plus forts, plus résistants. Certains… pires encore. On les appelle les "Évolués" maintenant. Mais à l’époque, personne ne savait ce que c’était. Juste des rumeurs, des histoires qui faisaient frissonner même les soldats les plus aguerris."
(Il ferme les yeux une seconde, comme pour chasser une image trop vivante. Quand il les rouvre, il plante son regard dans le tien.)
"La Main Noire, ces salauds, ils ont disparu. Ils ont trouvé refuge ici, en Chernarus, dans les montagnes. C’est là qu’ils se cachent. Mais ils savaient qu’ils avaient besoin de bras armés pour protéger leurs petits jeux, alors ils ont formé une unité spéciale. Les Traqueurs. Ces types, c’était pas des amateurs. C’étaient des soldats d’élite, des anciens de l’armée, bien entraînés et équipés. Invisibles, ils se déplaçaient rarement hors de leur complexe sécurisé, sauf quand il fallait protéger les scientifiques.
Ils ont des hélicos. Ils bougent vite, précis. Leur job, c’est de sécuriser des prélèvements sensibles et d’escorter ces scientifiques pour leurs expériences. Ils évitent les conflits, mais si tu t’approches trop de leur base, tu peux être sûr qu’ils feront preuve d’une violence sans limite. Torture, cobayes humains pour leurs tests sur le génome… C’est leur manière de fonctionner. Si je te dis tout ça, c’est parce que les Traqueurs, eux, ne plaisantent pas. Ils sont l’ombre de La Main Noire. Et en Chernarus, c’est la seule vraie force militaire qui reste."
(Son ton devient plus sombre, ses mots plus lents, mais leur poids écrase le silence autour de vous.)
"Et pendant ce temps, le reste du monde s’écroulait. Les centrales nucléaires, laissées à l’abandon, ont explosé. Les radiations se sont répandues. Des pipelines fissurés ont détruit les océans. Même les animaux ont changé. J’ai vu des choses que je croyais impossibles. Des bêtes plus grandes, plus féroces. Comme si la nature elle-même nous reniait.
Et puis, y’a les hommes. Toujours eux. Les Moissonneurs. Une bande de pillards, de tueurs, de monstres avec un visage humain. Ils ont vu dans ce chaos une opportunité. Ils contrôlent une place forte d'où ils mènent leurs opérations. Leur chef… Je l’ai vu. Une fois. Il a ce regard, tu sais, celui qui te glace. Il prend plaisir à détruire tout ce qui reste de bon. Si tu les croises, t’as deux choix : te battre ou fuir. Et franchement, même les plus forts fuient."
(Il grimace de douleur, mais serre les dents et poursuit, plus lentement maintenant.)
"Aujourd’hui, c’est 2024. Regarde autour de toi. Les grandes villes ? Des tombeaux pleins de morts-vivants. Les campagnes ? Pas beaucoup mieux. Les survivants comme toi et moi ? On est des ombres, des rats qui courent entre les griffes de la mort. T’as le choix, toujours. Explorer ou te cacher. Faire confiance à quelqu’un ou garder ton arme pointée. Mais quoi que tu fasses, souviens toi d’une chose : dans ce monde, chaque erreur se paye au prix fort.
On raconte des trucs. Une Résistance, un groupe qui essaie de se battre contre La Main Noire et les Moissonneurs. Peut-être qu’ils existent. Peut-être pas. On parle aussi de cette base, là-bas, dans les montagnes. On dit que les cris des cobayes résonnent encore la nuit. Et les Évolués… Si tu veux un conseil, si t’en vois un, cours. Ne te retourne pas. Cours."
(Il te fixe, le regard plein de gravité. Une étincelle de vie, de défi, brûle encore dans ses yeux, même si son corps le trahit.)
"T’es fort. Je le vois. Mais même les forts doivent comprendre. Ce monde n’a pas de pitié. Alors, vis. Fais ce qu’il faut. Parce qu’une chose est sûre : ceux qui abandonnent… ils finissent comme moi."
(Il s’écroule finalement, son regard se perdant dans le vide. Le silence s’installe, lourd, seulement troublé par le vent froid qui souffle à travers les ruines.)